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  • Photo du rédacteurDUBAIL CAROLINE

terminales option arts plastiques c'est à vous...enfin !

L'art c'est la vie et la vie c'est de l'art..

Ou comment certains artistes ont choisi de codifier leurs quotidiens en une démarche artistique.. Des références d'abord et à l'issue le sujet !






Erwin Wurm

One minute sculptures La série des Sculptures d’une minute est en réalité une invitation de l’artiste aux visiteurs curieux et intéressés à vivre et devenir œuvre sculptée. Erwin Wurm laisse en effet un protocole, sur l’objet ou alors à côté; des instructions inscrites ou dessinées qui précisent la forme du lien qui unira le temps de cette minute de sculpture la personne à l’objet. L’usage et la fonction de ce dernier se trouvent bien sûr totalement modifiés, pour une nouvelle proposition absurde, drôle ou poétique, à chaque fois renouvelée dès lors qu’un autre spectateur investira l’œuvre. Parce que la précarité de cette relation inédite objet/homme est évidente (instabilité, inconfort...), la pose est par conséquent limitée dans le temps, d’où le titre de la série qui permet à Wurm de redéfinir le genre de la sculpture, dans ses dimensions spatiales et temporelles. Les œuvres d’Erwin Wurm semblent bien loin de ce que le spectateur entend traditionnellement par « sculpture ». Et pourtant c’est bien ce domaine qui intéresse l’artiste, décidé à le désacraliser, ou du moins à en bouleverser ses caractéristiques plastiques, temporelles et spatiales. L’artiste révolutionne le genre pour créer des œuvres dont la matérialité a disparu au profit du souvenir photographique, seul témoignage d’un volume incongru, d’un acte dynamique immobilisé pour mieux en assurer l’équilibre fragile. Erwin Wurm est né en 1954 à Bruck an der Mur, en Autriche. Il vit et travaille aujourd’hui entre Vienne (Autriche) et New York (Etats-Unis). Après des études à l’école d’Art appliqué de Vienne puis à l’Académie des arts plastiques de Vienne, Erwin Wurm concentre ses recherches sur la sculpture, dont il questionne les fondamentaux et propose d’en élargir les formes. De nombreuses expositions internationales ont pu asseoir la légitimité de l’artiste, aujourd’hui occupé par sa créativité toujours active et ses différentes missions d’enseignant.


Bruce Nauman

Dance or Exercise on the Perimeter of a Square (Square Dance), 1967-68 Film 16 mm transféré sur Beta SP-PAL, noir et blanc, son Durée : 10 min
 Œuvre acquise en 2008 Avec Playing a Note..., Bouncing two Balls..., et Walking in an Exaggerated Manner..., ce film fait partie des quatre premiers films enregistrant des activités d'atelier réalisés à Mill Valley au cours de l'hiver 1967-68. Bruce Nauman y exécute un pas de danse simple. Partant d'un angle d’un carré matérialisé par du ruban adhésif collé sur le sol, il se déplace sur son périmètre. Il tourne son corps alternativement vers l'intérieur du carré ou vers le mur, se présentant selon les cas de dos ou face à la caméra. Ses mouvements sont régulés par le battement d'un métronome.


Richard Long

A Line made by Walking, œuvre séminale du sculpteur datant de 1967, tient lieu de programme ; en effet, une ligne faite en marchant, sera pour lui un concept évolutif reposant sur le fait que l’art est fait en arpentant le lieu, que des photographies seront réalisées pendant le chemin et que les marches sont établies à partir de textes, les Textworks. Pour Long, un texte est une description, l’histoire d’une œuvre dans le paysage ainsi que le moyen le plus simple de présenter une idée qui puisse être une marche ou une sculpture, soit les deux. « Chaque marche indique l’artiste, bien qu’elle ne réponde pas à une définition conceptuelle, réalise une idée particulière (…). Ainsi, chacune comme art me procure un moyen idéal pour explorer les relations entre temps, distance, géographie et mesures topographiques. Ces marches sont enregistrées ou décrites de trois manières différentes : par des cartes (les Map Works), des photographies ou des textes." Et l’artiste de préciser : « une carte peut être utilisée pour préparer une marche. Elle peut aussi aider à faire une œuvre d’art. Les cartes sont porteuses d’informations ; elles montrent l’histoire, la géographie et la typonomie des lieux. Une carte est une combinaison artistique et poétique de l’image et du langage ». « Marcher me met à même d’étendre les frontières de la sculpture qui peut désormais avoir pour sujet le lieu, tout autant que le matériau (bois, pierre ou eau) ou la forme (ligne, cercle, spirale et plus rarement la croix) ». Pour lui, autant que la ligne, le cercle est un thème constant qui lui permet de faire une marche en un cercle, de faire un cercle de pierres, de boue ou de mots. Et plus précisément d’ajouter que « les Landscape Sculptures habitent le riche territoire entre deux positions idéologiques, entre faire un monument ou réciproquement à ne laisser que des empreintes de pieds. Une sculpture peut être déplacée, dispersée ou transportée. Les pierres peuvent être des marqueurs de temps et de distance ou existent comme parties d’une sculpture anonyme plus importante ».


Charlotte Salomon

VIE ? OU THÉÂTRE ? «J’appris à suivre tous les chemins, et j’en devins un moi-même.» 
 Cette citation de l’Allemande Charlotte Salomon, assassinée à Auschwitz en 1943 à l’âge de 26 ans, résonne puissamment à la découverte de Vie ? Ou Théâtre ?.


Cette œuvre picturale monumentale, méconnue, surgit en effet comme une invitation à suivre un chemin, à la fois du regard, de l’esprit et du cœur. Il s’enracine dans l’histoire tragique du XXe siècle, dans celle d’une intimité familiale douloureuse, et mène vers une modernité artistique très originale.

Qu’est-ce que Vie ? Ou Théâtre ? ? 
 Un journal intime, un roman d’apprentissage dessiné, une «opérette aux trois couleurs» (comme elle le sous-titra elle-même), une tragicomédie faisant vivre à d’innombrables personnages – dont son double, Charlotte Kann – des destins à la fois triviaux, philosophiques, joyeux, mélancoliques, amoureux ou métaphysiques. À les voir on ressent un bouquet d’émotions convoquant tous les sens, comme une œuvre musicale pourrait en produire l’effet. Son histoire familiale marque bien sûr fortement cette fiction biographique, notamment le thème du suicide de sa lignée maternelle. La Berlinoise Charlotte Salomon rejoint en janvier 1939 ses grands-parents maternels, réfugiés dans la région de Nice. Le 5 mars 1940, sa grand-mère se défenestre sous ses yeux. Son grand-père lui révèle alors le suicide de sa mère, lorsqu’elle avait 8 ans, et la mort de sa tante, trois ans avant sa naissance, à qui elle doit son prénom. Jailliront spontanément, en un peu plus d’un an, plus d’un millier de gouaches mettant en scène son histoire.

Son œuvre porte l’empreinte de l’expressionnisme allemand et de l’enseignement reçu aux Beaux-Arts de Berlin, dont elle fut la dernière étudiante juive avant son exil, mais elle trace surtout une voie singulière, très construite, expression d’un univers total. La couleur y joue un rôle éminent (ses gouaches sur Canson sont peintes exclusivement à partir des trois couleurs primaires, souvent mélangées), donnant l’impression de jaillir tel un flux organique et vital. La fusion des images et du texte, qui vient s’inscrire sur les dessins (s’y superpose à l’aide de calques, ou encore parfois figure seul, en lignes serrées et colorées formant une composition picturale), préfigure les romans graphiques contemporains. Conservée au Jewish Historical Museum d’Amsterdam depuis 1971, l’œuvre est composée de 1 300 gouaches, réunie dans des boîtes par Albert Salomon, père de Charlotte, et sa femme Paula.




On Kawara

Né en 1932 à Kariya (Japon) & décédé en 2014 à New York (État de new yorK, États-Unis) On Kawara est considéré aujourd’hui comme l’un des acteurs principaux de l’art conceptuel avec la série des Date Paintings amorcée en 1966. Depuis le milieu des années 1960, l’œuvre d’On Kawara repose en grande partie sur les données biographiques de son expérience de l’espace-temps. On Kawara quitte le Japon en 1959 pour s’installer à New York. Le 4 janvier 1966, On Kawara peint la première de ses Date Paintings [Peintures de dates], basées sur un protocole rigoureux : un monochrome d’une couleur foncée (le plus souvent bleu, vert, rouge, marron ou gris) au centre duquel est peinte en blanc la date du jour de réalisation de la toile, dans la langue du pays où l’artiste se trouve à ce moment-là. Chaque peinture est conservée dans une boîte en carton fabriquée sur mesure, et accompagnée d’une page du journal local daté du jour de sa réalisation. Dès lors, On Kawara met en place les modalités de son œuvre inscrite dans le temps et dans l’espace. Entre 1966 et 1968, il commence diverses séries qui forment une autobiographie constituée de points de référence qui croisent le social, I Met [J’ai rencontré], le culturel, I Read [J’ai lu], le temporel, I Got Up At [Je me suis levé à] et le géographique, I Went [Je suis allé]. Listes de gens rencontrés, collections de coupures de presse lues, cartes postales envoyées de 1968 à 1979, recueils d’itinéraires parcourus : tout est conservé dans des plastiques transparents rigoureusement rassemblés dans des classeurs. La série des télégrammes I Am Still Alive [Je suis toujours vivant] est amorcée dès 1969 par l’envoi de trois télégrammes pour l’exposition d’art conceptuel 18 Paris IV. 70. À partir de là, des télégrammes I am still alive On Kawara vont être adressés par l’artiste à intervalles réguliers dans le monde entier, à sa correspondance privée, ou comme des signaux de vie en réponse à des questions concernant son travail. Essentiels dans le travail d’On Kawara, le processus, la situation et le temps sont articulés à une forme de discours sur la vie, dans une relation objective entre son expérience et le monde. S’absentant de toute vie mondaine, y compris en ce qui concerne les vernissages de ses propres expositions, On Kawara accomplit une œuvre à dimension monumentale et universelle, qui s’établit dans la durée, par la ritualisation du processus de création et un ordonnancement du temps, et qui ne se livre que par fragments.


Roman Opalka

Les nombres de 1 à 5 607 249, peints par Roman Opalka pendant plus de 40 ans apparaissent et se suivent en rangs serrés, sur une longue série de tableaux peints entre 1965 et 2011. C’est en 1965, quand l’artiste avait 35 ans, que cette œuvre s’est imposée à lui comme une évidence. Il a su immédiatement qu’elle ne s’achèverait qu’avec sa mort.

OPALKA 1965/1 – ∞ Détail 1-35327 est le premier tableau de l’œuvre OPALKA 1965/1 – ∞ (comprendre « OPALKA 1965/1 à l’infini »). À son décès en 2011, elle comptait 233 Détails. Opalka en parle en ces termes : « Je voulais manifester le temps, son changement dans la durée, celui que montre la nature, mais d’une manière propre à l’homme, sujet conscient de sa présence définie par la mort : émotion de la vie dans la durée irréversible. Le temps arbitraire des calendriers, des horloges ne m’intéresse pas. Il s’efface de lui-même par la répétition qui le définit, focalisation seule du présent. » Programme de la démarche: OPALKA 1965/1-∞ Ma proposition fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est à la fois un document sur le temps et sa définition. Une seule date, 1965, celle à laquelle j’ai entrepris mon premier Détail. Chaque Détail appartient à une totalité désignée par cette date, qui ouvre le signe de l’infini, et par le premier et le dernier nombre portés sur la toile. J’inscris la progression numérique élémentaire de 1 à l’infini sur des toiles de même dimensions, 196 sur 135 centimètres (hormis les "cartes de voyage"), à la main, au pinceau, en blanc, sur un fond recevant depuis 1972 chaque fois environ 1 % de blanc supplémentaire. Arrivera donc le moment où je peindrai en blanc sur blanc. Depuis 2008, je peins en blanc sur fond blanc, c’est ce que j’appelle le "blanc mérité". Après chaque séance de travail dans mon atelier, je prends la photographie de mon visage devant le Détail en cours.


Chaque Détail s’accompagne d’un enregistrement sur bande magnétique de ma voix prononçant les nombres pendant que je les inscris. Tracer 5 607 249 nombres, c’est-à-dire 38 139 612 chiffres, requiert quelque chose comme 80 millions de secondes, si on considère qu’il faut deux secondes pour peindre chaque chiffre. Cela demande donc entre deux et trois ans, en travaillant chaque seconde de ces années. Ce calcul évidemment insensé n’est là que pour souligner l’ampleur de la tâche.

Dans l’article « The seven sevens horizon 7 777 777 », du catalogue Roman Opalka : Painting, le peintre souligne qu’entrer dans ce projet l’a d’abord envoyé quelques semaines à l’hôpital, son cœur s’étant mis à présenter des troubles du rythme importants. On ne se demande pas pourquoi : il était atterré par son propre choix qu’il savait être un engagement irréversible de son existence, le cœur de sa vie présente et future.


 

Journal d’un confinement :


Une action artistique par jour… Journal de bord d’un plasticien confiné : le journal de votre confinement comprendra une création par jour selon une ligne visuelle, une certaine cohérence liera vos créations. Votre journal démarre aujourd’hui le 3 avril 2020 et prendra fin le dernier jour du confinement. Vos créations quotidiennes me seront envoyées chaque jour pour une publication sur le Blog. Et vous réfléchirez bien sur à une présentation pertinente de vos créations à l’issue du confinement, sachant que ce journal pourra être papier, ou numérique.

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